Trio originaire de Rennes, BOPS franchissait en 2017 l’étape périlleuse de la réalisation d’un premier album après deux années d’existence. Loin de s’être fourvoyé, le groupe révèle son univers tentaculaire à travers douze compositions réunies dans un LP éponyme. BOPS transpire la fureur comme il exulte la mélodie. Sous ses faux airs de garçons polis amateurs d’une musique surf inoffensive, le groupe dégaine son impétuosité garage pour mieux varier ses plaisirs (Mad Oyster). Ce premier album regorge ainsi de titres furieusement dansants avec des sonorités un rien rétroactives (No Voices). La formation évoque alors la richesse de Ty Segall avec la frugalité des White Stripes. Ne cessant de surprendre, BOPS fait également preuve de finesse et de légèreté. Les trois musiciens s’autorisent quelques digressions psychédéliques (Jim) en abordant avec dignité les codes de la balade (Fantasia). À croire que la bande affectionne les pépites de la pop anglaise notamment The Butterfly Ball and the Grasshopper's Feast. Primaire et instinctif à la première écoute, BOPS révèle avec ce premier album les multiples facettes de sa personnalité. Une complexité à apprécier sur le long terme pour un essai discographique plus subtil que les apparences.

Baron Nichts

 

 
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