Pilier de la scène électro française, passionné de cinéma, Romain Turzi confirme sa griffe pour son troisième album C, successeur de A et B. En ce début de printemps, l’artiste versaillais se sent pousser des ailes. Ses nouvelles compositions, baptisées de noms d’oiseaux commençant donc par la lettre C, confirment son univers aussi paradoxal qu’intriguant. Remontant à la source du krautrock, Turzi varie ses influences pour mieux marquer sa différence. Le lyrisme s’invite ainsi sur C porté par une voix des plus enchanteresses. L’album se structure dans un minimalisme cher à Philip Glass tandis le rock progressif parachève son atmosphère sombre et réverbéré. Le psychédélisme dégagé par les neuf titres se trouve ainsi orchestré avec une efficacité hypnotique. Teinté à l’extrême d’une touche rétro assumée, C aurait pu prétendre dans son genre à devenir une bande originale digne de ce nom. Cependant, Turzi s’inscrit bien dans le nouveau millénaire et la vague électro qui le submerge. A la manière de Kavinsky, les derniers titres de son LP marquent un retour en douceur dans les sonorités du moment. Voilà un voyage temporel bien déroutant qui en quelques battements d’ailes nous fait sentir libre comme un oiseau.

Baron Nichts
 


 

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