Duo guitare/basse né des faubourgs de Paris, Disorder Kid s’extirpe cette année de sa cave pour catapulter sur les routes de Navarre son premier album 1. Gamins irrévérencieux, ce couple de la scène trouble depuis 2013 les frontières du rock. Tel le ying et le yang, le groupe semble atteint d’une schizophrénie rare. Quand il n’exulte pas des riffs fuzz encrassés de distorsions, Disorder Kid nous entraine par la volupté d’une pop bienfaitrice. Jamais les deux registres ne fusionnent en 1. Pourtant, chacun constitue en harmonie le répertoire de la formation. Dans cette opposition formidable, le duo infuse ses influences multiples. L’indie pop de Ting Tings affronte ainsi les expérimentations grunge de Sonic Youth. Le folk acoustique s’invite également en fin d’album tout comme la froideur post-punk de Joy Division. Du Royaume-Uni aux Etats-Unis, il n’y a qu’un océan que Disorder Kid se prive de traverser pour préserver son antagonisme. Quitte à appuyer cette dualité, le groupe s’est adjoint pour son premier passage studio les faveurs d’une boite à rythmes. Un parti-pris désormais abandonné au profit d’un batteur qui n’a pas fini de rythmer l’énergie juvénile de Disorder Kid.

Baron Nichts
 

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