Découverte 2015 du Dispositif de Soutien aux Artistes Régionaux de la région Champagne-Ardenne (DSAR), Carnaval Triste pourvoit son rock frondeur et sa poésie glaciale depuis six ans. Après un premier EP et album sortis respectivement en 2010 et 2013, la formation troyenne réitère son répertoire original avec son nouveau cinq titres Delirium obèse. Etiqueté rock progressif, le groupe dévoile un franc-parler littéraire inspiré de la chanson française et du slam. Féroce et glaciale, la prose de Carnaval Triste exprime un malaise aussi angoissant qu’attirant. Ce dernier nous pénètre guidé par une voix grave et posée en totale adéquation avec l’ensemble des compositions. Par la qualité de ses textes et de leur interprétation, ce délire hypnotique rappelle les classiques de Léo Ferré, Alain Bashung ou encore Serge Gainsbourg. Au-delà de la technicité musicale de Delirium obèse, Carnaval Triste fédère divers courants musicaux. Son registre atypique gagne en hauteur à travers quelques intonations reggae et funk idéalement liées à une énergie rock primaire. La discographie de Bernard Lavilliers trouve ainsi un écho abrupt mais sublime. Avec Delirium obèse, Carnaval Triste imprime davantage son empreinte torturée et captivante. Ses idées noires méritent clairement la lumière des projecteurs.

Baron Nichts

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