Tentant le pari d’un premier album hors-format, Thomas Howard Memorial s’impose avec In Lake comme une nouvelle figure de rock progressif hexagonal. A l’inverse des plages de sa région bretonne natale, le groupe préfère les eaux sombres des lagons pour irriguer son nouveau répertoire. Largement inspiré par Pink Floyd, la formation défile les paysages sonores comme autant de longues compositions subtiles et homogènes. Flegmatique ou tumultueuse, l’amertume d’In Lake n’a d’égal que la profondeur de ses mélodies et de son instrumentation. S’enfonçant en eaux profondes sous de puissantes ondes de guitares et de synthétiseurs, Thomas Howard Memorial puise ses dernières forces pour quelques gimmicks et arpèges aériens. L’angoisse s’estompe alors au profit de quelques balades plus lumineuses (Alive). Si la production d’In Lake illustre parfaitement le spleen et l’euphorie fragile de Thomas Howard Memorial, le live du groupe dans le lit du lac de Guerlédan illustre à merveille cette perdition sans retour. Aussi évocateur que la prestation de Pink Floyd à Pompéi et le DVD Heima de Sigur Rós, cette prestation en pleine nature ruisselle d’une poésie primaire et introspective. De quoi nourrir nos rêves et nos peurs pour une longue éternité.

Baron Nichts
 


 
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