Alors que la parité homme/femme semble encore une belle utopie, Toybloïd, groupe quasi-féminin de la scène rock française, donne de la voix pour la sortie de son premier album éponyme. Composé de Lou, Madeleine et Pierre à la batterie, le trio exulte ses compositions pour mieux réveiller les consciences. Car, au pays du rock féminin, Toybloïd est reine ! Héritier de ses grandes sœurs, la bande propulse une énergie authentique sans fioritures. Du punk des Runaways au grunge des L7, le trio distille ses influences intergénérationnelles par ses morceaux accrocheurs. Si la batterie manque parfois d’extravagance pour les breaks, le duo guitare/basse fonctionne à merveille, respectant scrupuleusement la règle éternelle des quatre accords. Mixé en analogique par Liam Watson, connu pour son travail avec les White Stripes, Toybloïd dégage un grain et une chaleur rappelant les productions des seventies. Les charmes pop du groupe s’avèrent décuplés tandis que ses instruments gagnent en présence et en épaisseur. Les distorsions stridentes et crasseuses de guitare ne manquent ainsi pas d’attrait. Alors que les Plasticines s’enfoncent dans un glamour bidon et consternant, Toybloïd préserve son intégrité armé d’un premier album à la sensibilité pop mais percutant. La relève du punk rock féminin est bel et bien assurée.

Baron Nichts