Formé au cœur des bassins miniers du nord de la France, Charbon n’a d’organique que son nom. Le trio lillois extrait depuis cinq ans son combustible dans les sédimentations de la musique post-moderne du XXIe siècle. Son dernier EP 2 titres Grisou Gang Bang Sa Mère témoigne de ces facéties plus mécaniques que biologiques. Puisant ses influences dans le post-rock, le math-rock et la noise, le groupe multiplie les postures désorientées sans en perdre en légitimité. Ses rythmiques et cassures complexes déstabilisent son auditoire pour mieux révéler sa mélodicité entre ciel et houille. Malgré l’absence d’un bassiste, les compositions de Charbon ne manquent pas de profondeur et de dextérité bien que l’usine à gaz menace par moment les musiciens dans leur marathon infernal. La complémentarité stéréophonique des deux guitares aux sonorités polyvalentes démontre cette urgence permanente. A défaut de révolutionner le genre, Charbon creuse honorablement sa galerie parmi une scène française expérimentale vivace. Pas étonnant que la formation soit à l’affiche de la première édition du Post in Paris débutant ce samedi.

Baron Nichts
 

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