En séminaire depuis 2015, Tolstoi épaissit cet automne son curriculum vitae d'un nouveau produit phare intitulé Bankrupt. Le groupe nancéien délaisse pour son second EP les instruments électriques au profit de l'acoustique tout en prolongeant sa rage post-hardcore. Malgré l'absence de distorsions qui ont forgé ces précédentes compositions, Tolstoi résonne au cœur du naufrage libéral comme une remède efficace au bore-out. Les incantations chamaniques de la troupe préservent une frénésie intacte et gagnent en mélodicité. Chaque accord et note de guitares de Bankrupt s'apprécient pour leur harmonie et leur clarté et s'avèrent appuyés par des chœurs vocaux tout aussi remarquables. Ces nouvelles compositions préfigurent à « l'office-core », registre musical bien plus digeste que le code du travail. S'employant à un travail stimulant, Tolstoi élargit également son panel d'inspiration aux musiques noires en référence à l'esclavagisme (Sisyphus at the office). La formation opère ainsi un travail de réinterprétation en réalisant une OPA réussie sur son premier EP (An Essay on Brutalist Architecture). Alternative stimulante aux ordonnances présidentielles, Tolstoi constitue une farce habile du monde du travail. Voilà une bande sonore indispensable pour justifier vos heures supplémentaires.

 

Baron Nichts

 

 
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