Mystérieuse, provocante et désabusée, La Pietà constitue la nouvelle énigme du slam hexagonal. Derrière son masque de chat, l’artiste confirme cet automne sa verve nerveuse pour écrire les chapitres III et IV de sa jeune histoire sous forme de deux EP incandescents. C’est à cœur ouvert que la slameuse déclame ses textes nourris de colère et de désenchantement. Sous les traits du félin se cache une véritable panthère bondissant sur toutes les bassesses d’un monde cynique. De l’amour numérique (Perdue.com) à la solitude généralisée (Je n’aime pas les gens), rien n’échappe à la plume simple mais mordante du fauve dont les yeux aguerris au quotidien aigri repèrent tous les détails. Si La Pietà monte les griffes, elle révèle également une certaine fragilité empreint d’émotion (Versés en boule). La chanteuse se montre alors sous un nouveau masque plus victime que prophète furieuse. Les samples support de ces déclamations de haute voltige constituent également de précieuses pépites. Entre beats marqués et instruments à cordes, l’artiste navigue entre électro et musique classique pour mieux externaliser sa double identité. Le voile reste décidément opaque sur La Pietà dont le courroux n’a pas fini de nous captiver.

Baron Nichts

Facebook : @Lapietamusic

 

Retour à l'accueil