Au terme d'une aventure collective de quatorze années, Lovely Girls are Blind laisse planer le doute sur la suite de ses activités. Le groupe parisien sort en guise de testament temporaire son quatrième album intitulé Les cendres marquant une possible mutation ou disparition.

Sous l'étiquette généraliste du post-rock, le quatuor développe un registre ambivalent. Ses compositions multiplient les ambiances paisibles agrémentées de quelques bourrasques tourmentées. Loin des envolées propres au registre qu’il représente, Les cendres s'avère linéaire dans son interprétation mais regorge de multiples sonorités. Lovely Girls are Blind évoque ainsi les premières heures du rock progressif tandis que ses compositions se parent d'une légèreté psychédélique (Wurdulak). Cette acoustique rétroactive constitue également le socle d'une incursion métal savamment exécutée évoquant notamment Black Sabbath (Thulsa Doom). Si Les cendres regorge de compositions plaisantes, la qualité de sa production en home studio demeure trop souvent atome. Lovely Girls are Blind gagnerait en dynamisme grâce à une compression plus forte de ses instruments.

Voilà un beau présage et une marge d’évolution possible pour la bande qui n’a pas abandonné l’idée d’un cinquième album enregistré en studio. De quoi renaître de ses cendres.

Baron Nichts