Objet musical peu identifiable, Ida Sofar surprend par son univers pittoresque immortalisé en avril dernier avec un premier album intitulé MIND. Ce sept titres aux sonorités post-blues dépeint une noirceur et une poésie tout à fait extravagantes.

Si l’esprit du blues habite effectivement la chanteuse, la complexité de ses compositions recèle en vérité de nombreux secrets. MIND constitue un voyage lancinant, reposant sur la sensualité de douces rythmiques électroniques lo-fi à peine accompagnées par quelques lignes de guitares et de basses plus sombres que rageuses. Ce périple prend notamment racine au cœur du monde arabe grâce à des instruments traditionnels fortuits mais élégants (Gold Men), associés avec génie à des sonorités de synthétiseurs volontairement archaïques (New Wave). Voilà la réelle puissance d’Ida Sofar, capable d’invoquer l’imaginaire de ces pays lointains par la qualité de ses instrumentations. L’ensemble prend une dimension supplémentaire par l’impérialisme de sa voix, à l’aura mystérieuse et au souffle long, aussi à l’aise dans la langue anglaise que française (La Chair).

Avec MIND, Ida Sofar occupe déjà et pour longtemps nos esprits déjà impatient d’entendre un second opus prévu l’année prochaine.

Baron Nichts

 


 
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