Quatre années séparent Les Flavescences d’Anabasis, nouvel album du groupe post-rock instrumental L’Effondras (ʘ). Le trio originaire de Bourg-en-Bresse livre une nouvelle pièce fondamentale de sa discographie s’inscrivant aussi bien dans la continuité que dans le renouveau.

Après dix ans d’existence, L’Effondras persiste avec éloquence dans sa galaxie onirique teintée d’une noise fougueuse. Anabasis navigue pour cela en eaux troubles. La luminescence de ses guitares aux sons clairs éclaircit des saturations chaleureuses et burinées inquiétantes. Voilà le véritable génie de L’Effondras qui s’approprie une fois encore un genre mille fois codifié. Anabasis s’avère bien l’œuvre de son maitre par son énergie brumeuse et son lyrisme introspectif. Évitant la redondance, l’album tend vers des sonorités plus « western » que psychédéliques grâce à une réalisation plus précise qu’auparavant. Les instruments à cordes s’effacent légèrement au profit de rythmiques toujours aussi appuyées. Le mysticisme cher aux musiciens ne s’éloigne pas pour autant, enrobant Anabasis d’une aura réverbérée décidément hypnotique.

Les confinements successifs n’ont pas eu raison de L’Effondras qui dévoile ici un troisième LP tout simplement réussi. La reprise des concerts laisse entrevoir un retour rapide la formation sur scène plus qu’attendu.

Baron Nichts

Labels : Medication Time, Kerviniou records, 98dB, Dur et doux,
Noise Parade, Araki Records

 


 
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