Connu à l’international pour ses groupes post-rock devenus mythiques, le Japon exporte peu ses formations math-rock pourtant actives sur son territoire. Kojika, auteur de son second album Meguru, fait partie de ses formations méconnues tentant de traverser les frontières.

Teinté de fausse naïveté, Kojika partage sa joie de vivre à travers ses compositions bienveillantes et décomplexées. Ses rythmiques binaires et lofi, plus numériques qu’humaines, illustrent à merveille cette étrange innocence, renforcée par des voix transformées au vocaloid, logiciel de synthèse vocal. Si notre ouïe occidentale pense logiquement à l’univers du manga et à ses dérivés cinématographiques, Meguru dégage une énergie plus singulière qu’en apparence. La troupe s’appuie pour cela sur ses guitares aux arpèges fournies, distordues pour ses accords en arrière plan. L’album gagne ainsi en épaisseur malgré l’absence de ruptures rythmiques chères au math-rock. L’étiquette de Kojilka ne s’avère pourtant pas volée, l’alchimie de son LP s’appréciant définitivement pour ses tonalités joyeuses et pêchues.

Avec Meguru, Kojika réussit une belle traversée du globe pour nous ravir de ses sonorités rares dans l’Hexagone. A apprécier dans une écoute répétée.

Baron Nichts

Label : Neutral Records
 


 
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