Formé en 2019 dans les faubourgs de Strasbourg, Yojimbo distille une musique étrangère à ses coteaux régionaux. C’est dans l’infini de l’espace et des déserts que le quatuor puise ses influences stoner pour la sortie de son premier EP éponyme.

Malgré la brièveté de son œuvre, Yojimbo démontre rapidement de profondes subtilités. La fuzz et autres distordions lourdes et crasseuses enrobent sans surprise l’ensemble de ses titres à l’image des ténors du genre tels que Kyuss. Pourtant, la troupe s’éloigne rapidement de son registre natal et distille des créations plus variées. La réverbération sublime ainsi Yojimbo, le transportant dans un univers spatial psychédélique riche et mélodique. Si le procédé est habituel au stoner, Yojimbo se différencie par la finesse de ses rythmiques, malgré quelques refrains ravageurs, et de ses voix féminines célestes relevées mais mélodiques. Si l’EP manque parfois de vigueur, la faute sans doute à une interprétation trop timorée, force est de constater que le groupe se montre volontaire pour emprunter des galaxies sinueuses.

Pour son premier essai studio, Yojimbo pose avec succès les fondements de son univers intergalactique. Si les puristes grinceront des dents, les curieux y trouveront aisément leur compte.

Baron Nichts