Si vis pacem, Parabellum ...
17 janv. 2010Le 9 octobre dernier dans le cadre du Nancy Jazz Pulsations, Parabellum se produisait à l’Autre Canal à Nancy. L’occasion pour une rencontre avec le groupe culte de la scène rock alternative française des années 80.
17h00. Quelques heures avant le concert, l’ambiance est détendue dans la loge de Parabellum. Les quatre musiciens, installés confortablement dans un canapé, se prêtent volontiers aux interviews. Une sérénité de façade. En 25 ans de carrière, le groupe est loin de s’être assagi. Il affiche toujours une certaine dose de folie. Schultz, guitariste et chanteur du groupe à la barbe blanche se souvient des débuts du groupe en chantonnant une version allemande et loufoque du petit bikini. « J’ai monté Parabellum avec Sven. Avec lui, le courant est vite passé ». On ne peut en douter en voyant le second guitariste du quatuor, habillé d’un chapeau et de boucles d’oreilles kitch. Ces deux ovnis composent les piliers du groupe. Ils ont été rejoints, il y’a quelques années, par deux amis, Stef’ à la basse et Xavier à la batterie. « Ce sont les petits jeunes » plaisante Schultz. Mais malgré la différence d'âge, le courant est passé entre les deux générations.
Parabellum se définit comme un groupe engagé ou « enragé » selon Sven. Pour le nom, il se réfère au nom du groupe « Si vis pacem, Parabellum » qui se traduit par « Si tu veux la paix, prépare la guerre». « Je trouve que cette idée tient toujours aujourd’hui avec les bombes nucléaires » précise le chanteur. « C’est un peu cynique, mais j’aime bien ». Aussi, l’engagement du groupe transparait dans son dernier album « Si vis pacem » sorti en 2007. Balançant entre punk and rock’n roll, celui-ci est une vive critique de la société. Les politiciens « démagos » ne sont pas épargnés tout comme les crèmes de nuit, symbole du mythe du paraître. « On est très fier de cet album » explique Sven. « On’ a eu des retours très positifs. C’est toujours gratifiant et très motivant. ».
En piste.
23h00. Après la prestation de plusieurs groupes locaux. Parabellum monte sur scène. Un public nombreux et varié est venu le voir. Il attend le concert depuis trois heures. Dans la salle, la tension est palpable. Dès les premières notes de guitare, les spectateurs s’amassent devant la scène et pogotent. Les fans de la première heure connaissent toutes les musiques du groupe par cœur. Ils chantent les points levés, le t-shirt trempé de sueur. Certains d’entre eux sont accompagnés de leurs enfants. Les jeunes rockers, devenus parents, ont fait découvrir à leur progéniture la musique de leur jeunesse.
Sur les planches, la quarantaine passée, Schultz et Sven ont gardé la vigueur de la vingtaine. Même Xavier et Stef sont dépassés par les événements. C’est sur, les deux amis ont trouvé la solution miracle contre le vieillissement. Cette vitalité retrouvée est mise au service d'une prestation propre et efficace. Les titres s’enchainent sans fausse note. Le public n’a pas le temps de rependre son souffle. D'ailleurs, le concert fini, celui-ci s’empresse de sortir de la salle pour respirer. La prestation est rodée, les spectateurs usés. Parabellum a réussi son pari. A coup sur, les quatre compères n’éteindront pas leurs amplis de sitôt !
Al.
Sven