A l’aube de sa dixième année d’activité, Caspian s’impose définitivement comme une figure incontournable de la scène post-rock. Le décès tragique de son bassiste en 2013 n’a pas freiné la détermination du groupe américain, confirmant l’étendue de son génie avec son quatrième album Dust and Disquiet. Si Hymn For The Greatest Generation a marqué l’empreinte musicale de la bande, ce nouvel LP confirme son ingéniosité. Entre paysages sonores enchanteurs et compositions abruptes, Caspian révèle un album trivial magnifique et touchant. Imposant par sa déferlante de guitares entremêlées dans une harmonie préservée, Dust and Disquiet désoriente par ses progressions rythmiques sans faiblesse. Préservant un certain lyrisme dans ses créations les plus rudes (Arcs of Command), la formation exprime également une mélodicité dans ses compositions plus apaisées. Ríoseco constitue ainsi un joyau d’arpèges et de gimmicks tout en limpidité et en finesse. Quelques nappes électro, signatures du groupe, contribuent à cette éloquence bien que Dust and Disquiet soit décidément sublimé par ses guitares et ses arrangements éclatants. Ces derniers apparaissent tout aussi marquants à travers quelques digressions acoustiques plus minimalistes tout aussi authentiques (Run Dry). Loin de l’inquiétude évoquée en titre d’album, Caspian rayonne d’une clairvoyance jamais aussi légitime.

Baron Nichts


 

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