Présenté comme un groupe aux fortes accointances entre ses membres, Maven, quatuor post-rock originaire de Metz, recèle également de qualités sonores tout aussi louables. Son second album Synesthesia constitue un témoignage sincère de cette amitié de longue date.

Dans une grandiloquence assumée par des réverbérations impressionnantes, Maven stimule nos sens dans une allégresse nirvanesque (Disappointed). Malgré les sonorités glaçantes et enveloppantes de ses créations, la formation dégage une certaine légèreté prompte au mysticisme (Voices of Tides). L’ivresse joyeuse dégagée par ses gimmicks et ses accords de guitares, parfois démultipliés par diverses effets pour générer de somptueuses nappes mélodiques, trouble à peine une batterie imposante rappelant à bon escient la dureté du répertoire du groupe (Blow of Human). Pour semer davantage le doute, Maven associe à ses compositions quelques patterns électroniques pour adoucir son propos (Clarion Call-Mathias). Synesthesia nous transporte alors définitivement avec concision mais détermination dans ses allégories salvatrices. Si certains reprocheront à l’album une certaine redite, ses références bien absorbées, situées entre Russian Circles et Caspian, s’avèrent incontestables.

Cinq ans après son premier passage en studio, Maven démontre avec Synesthesia l’aboutissement de sa persévérance.

Baron Nichts
 


 
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