Qu’il soit beatmaker soliste ou chef d’un orchestre fantôme, Al'Tarba n’en finit plus d’impressionner ses pairs. A seulement 28 ans, l’artiste s’impose déjà comme un maitre de l’abstract hip hop sur l’hexagone. Et ce n’est pas son dernier album Let the ghosts sing qui contredira cette montée en puissance. Riche, complexe et torturé, ce nouveau quatorze titres démontre toute la singularité et la richesse de l’univers d’Al’Tarba. A travers des expérimentations sonores aussi variées que poussées, l’artiste mêle ses nombreuses influences dans une homogénéité parfaite. Symphonique à bien des égards, rappelant les productions de Wax Tailor, Let the ghosts sing lorgne également du côté du swing et du jazz de Chinese Man, des sonorités orientales chères à High Tone ou encore du rap américain. Ces diverses incursions de registre constituent le parfait support de rythmiques hip-hop parfaitement calibrées. Philharmonique et philanthrope, Al'Tarba dégage également dans ses compositions une puissance musicale poétique et engagée. Let the ghosts sing ne cesse alors d’évoquer l’espoir, la colère et la nostalgie avec une certaine forme de gravité mais aussi de grotesque inspiré notamment du cinéma. Voilà une schizophrénie qui laisserait bien des compositeurs sur le carreau. Pourtant, c’est avec conviction et talent qu’Al’Tarba a su dompter ses démons… ainsi que son esprit.

Baron Nichts

 

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