Complétant avec régularité sa discographie depuis 2004, Russian Circles revient cet été avec son septième album studio Blood year. Loin des démons d’Empros qui lui ont valu des critiques franches, le trio confirme son emprise sur la scène post-rock, post-métal et post-hardcore.

Dans une messe sombre désormais rodée, les chicagoans débutent leur cérémonial par une habituelle introduction d’échauffement (Hunter Moon). Alors que résonne une basse voilée et grave, les premières guitares retentissent surmontées d’une batterie présente mais toujours inspirée (Arluck). Blood year constitue bien l’enfant teigneux de Russian Circles. La formation maîtrise décidément ses montées en puissance pour mieux retenir son souffle et replonger dans les abîmes de son registre hypnotique (Milano). Les titres s’enchaînent avec homogénéité évoquant des émotions troubles au sein de tableaux sonores aux variations subtiles (Kohokia). Le soleil perce ainsi les nuages sombres de Blood Year pour quelques mesures lumineuses (Ghost on High). Mais le piège se referme déjà pour capter notre ouïe d’une angoisse persistante (Sinaia).

Avec Blood Year, Russian Circles confirme un savoir-faire immémorial depuis quelques années. Puisse les nouveaux adeptes s’en convaincre.

Baron Nichts
Kronik parue chez Indie Rock Mag le 05/08/2019
 



 
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