Arborant fièrement son premier EP éponyme fait maison, Kinetic pose les fondements de son rock atmosphérique et âpre. Le trio lyonnais immortalise pour l’occasion trois compositions démontrant la richesse de son univers. Quelque soit son angle d’attaque, le groupe cultive sa mélodicité avec finesse. Les arpèges cristallins côtoient aisément les grilles d’accords de guitares incisives aux distorsions compressées en bloc (Skyline). Ces harmonies permettent à la formation de prendre de la hauteur. Kinetic s’autorise alors de longues tirades malgré l’habituelle sobriété de son registre d’affiliation (Bad Seeds). Le tout s’avère porté par une basse efficace et des rythmiques subtiles (Tired ud). A la croisée de multiples influences, Kinetic synthétise de nombreux courants du rock des dernières décennies. Les années 90 trouvent ici un premier écho inspiré par la lourdeur du grunge et les expérimentations de Radiohead et Skunk Anaisie. Jeff Buckley constitue ensuite la principale certification du groupe à travers le caractère hypnotique de ses créations. Muse conclut enfin ce beau tableau à travers la désinvolture de ses premiers albums. Avec une telle paternité, Kinetic ne souffre pas de complexe d’infériorité. La bande démontre la qualité de ses compositions et attendant la suite de ses aventures.

Baron Nichts
 


 
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