Ce n'est pas en chambre sourde mais bien en studio qu'Anechoic Room a immortalisé son second album Soulèvement. A l'inverse du silence absolu étudié à Minneapolis, le trio rambolitain livre neuf compositions instrumentales puissantes à mi-chemin entre le post-rock et le dub. L'univers du groupe repose sur deux oppositions fortes. Les riffs principaux et mélodiques de chaque titre démontrent une certaine complexité agrémentée de sonorités plus métal que rock. La divergence maitrisée s'opère par l'utilisation appuyée d'effets de guitares déstructurants au service de contre-temps aux échos infinis. Le tout marque une efficacité rythmique en rappelant notamment Guns of Brixton. Par ce procédé, Anechoic Room dégage une gravité hétérogène et brouille les codes de ses registres de prédilection. Si Soulèvement varie les atmosphères, son contenu présente une certaine redondance. L'ensemble plonge l'auditeur dans une litanie prenante mais sans véritables moments forts. Des variations de tempo plus marquées et l'ajout de samples vocaux supplémentaires infuseraient à l'album une nouvelle énergie. Ce constat noircit à peine les qualités de compositions de la formation. Anechoic Room livre un LP sérieux méritant de multiplies écoutes bien plus stimulantes que de longs silences.

Baron Nichts
 


 
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