Passionné par le black métal et les poneys, Disco Poney dévoile un registre équivoque avec la sortie de son nouvel album Poney Doctrine. Le duo parisien déclame neuf titres surprenants dans une folie créatrice saisissante et personnelle.

Aux sonorités d’un « bordelcore » à peine dégrossi, Disco Poney hennit sa colère comique teintée d’un sens certain sens de la mise en scène sonore. La formation multiplie pour cela les timbres de voix alliant les textes parlés graves aux éructations animales plus porcines que chevalines. L’ensemble repose sur des instrumentations volontairement bon marché mais fournies grâce à ses patterns rythmiques dansants agrémentés de guitares et de synthétiseurs crados et technos. Poney Doctrine constitue ainsi un véritable opéra post-apocalyptique drolatiquement cauchemardesque. La farce s’avère d’autant louable qu'elle repose sur des fondements solides, évoquant notamment le post-punk arty de Public Image Limited et la fantasmagorie malsaine des premiers albums de Rammstein. Une fusion bien étrange qui trouve ici un point d’orgue jubilatoire et une maitrise certaine.

Alliant la force d’un cheval de labour à la puissance d’un pur-sang d’hippodrome, Disco Poney assume à juste titre sa robe bariolée et suintante.

Baron Nichts
 


 
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