Anciennement connu pour ses méfaits avec Buzz Rodeo, Ralph Schaarschmidt s’est acoquiné avec de nouveaux musiciens pour former Trigger Cut, auteur cette année de son premier album Buster. Le trio allemand, composé également de Sascha Saygin et de Daniel Wichter, exulte avec âpreté dix compositions dans la lignée du noise rock originel.

Pour son premier essai, Trigger Cut affiche clairement ses références à la scène rock américaine de Chicago et Seattle. Ses guitares asymétriques, auréolées d’une batterie et d’une basse subtilement syncopiques, raviront les fans de Melvins, de The Jesus Lizard ou encore de Shellac (Blind). La qualité d’exécution de Buster fait mouche, tant que ses titres font preuve d’une certaine complexité sans perdre en efficacité (Pony Pony). Au delà de ses tendances bruitistes, le groupe dégage un charme mélodique aussi bien par ses distorsions variées que par la variété de ses riffs (King Of Inks). Il n’y aurait qu’un pas à franchir pour affirmer que Trigger Cut possède un aura rock and roll, finalement dispensable à l’écoute de la voix de Schaarschmidt. Plus proche de la déclamation que du chant, cette dernière confirme l’empreinte nihiliste du groupe pourvu d’un certain sens de l’humour (Free Hugs).

Si il ne constitue pas un album révolutionnaire, Buster s’apprécie par ses nombreuses aptitudes, faisant de Trigger Cut le nouvel eldorado du noise européen.

Baron Nichts
 


 
Retour à l'accueil