Auteur en ce printemps de son premier album éponyme, Ultra Zook constitue un monstre joyeux du rock expérimental hexagonal. Le trio partage sa bonne humeur à travers dix nouvelles compositions déjantées.

Hybride fabuleux entre les musiques tropicales sous champignons et le rock alternatif modernisé, Ultra Zook exulte sa joie de vivre et assume pleinement son étiquette de musique enfantine pour adultes. Le trio démontre des réelles qualités d’interprétation antagonistes mais nécessaires à sa farce absurde. Ses compositions s’étiolent à travers de multiples cassures rythmiques parfaitement exécutées, laissant son auditoire hagard dans le comptage des mesures. Ces marquages binaires se voient auréolées d’harmonies de percussions que Gilbert Montagné retrouverait volontiers pour un nouveau tube. Quelques synthétiseurs rétroactifs apportent enfin une certaine profondeur à Ultra Zook, non dénué d’une certaine dramaturgie (Gibeli Gibelo). Le tout résonne finalement comme le summum du kitsch illustré par des paroles saccadées mais profondes (Espions du ciel). Attention malgré tout au bad trip, l’album devenant à la longue linéaire par sa construction et ses tempos trop rigides.

A mi-chemin entre Ludwig von 88 et Trotski Nautique, Ultra Zook prouve que les français possèdent également le sens de l’humour. Puisse son album résonner comme un oasis au cœur d’un monde désolé.

Baron Nichts

Label : Gnougn Records, Atypeek Music, Dur et Doux, Mon Cul c'est du Tofu, Araki Records, Un Archet dans le Yucca

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