Si son nom évoque le Japon ancestral, Hinin s’inscrit sans exagération dans son siècle occidental. Le duo formé à Tulle formalise son registre post-punk avec un premier EP intitulé Noyés. Furieuse mais élégante, la formation réussit l’impossible jonction entre le punk et la new-wave par ses sonorités à la fois dures et aériennes. Martelées à souhait en double croche, les guitares old school des quatre compositions ragent de riffs compulsifs évoquant les premiers enregistrements de Joy Division ou de Camera Silens (Terrain vague). Pourtant, le groupe dérive au fil de ses créations vers des contrées lumineuses et mélodiques. Noyés regorge de gimmicks tenaces et de nappes de guitares envahissantes mais pas moins harmonieuses (Aveugle). Hinin évoque alors avec urbanité les ruelles sombres d’une ville froide et endormie. L’écho du timbre de Robert Smith semble même retentir dans les ruelles les plus engourdies. Avec ce premier véritable essai discographique, Hinin façonne clairement son identité sonore en combinant ses illustresréférences pour façonner sa modernité. Une dualité entre l’obscurité et la clarté que le duo développe sans jamais boire la tasse.

Baron Nichts
 


 
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